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Résumé

Octave Milton réside à la Villa Médicis : la prestigieuse institution artistique française basée à Rome a en effet accepté son projet de roman sur son prétendu ancêtre l’architecte baroque Francesco Borromini. Ce projet s’inscrira dans la longue tradition du roman par lettres mais, petite innovation, il prendra la forme d’une messagerie électronique ! Le seul hic est que l’idée n’est pas de Milton mais de son éditrice Livia Colangeli : Milton est en effet en pleine crise d’inspiration, et passe le plus clair de son temps à décrire les pensionnaires de la Villa au lieu d’avancer sur son roman…

Notre avis

La Demoiselle à cœur ouvert se présente sous la forme d’un échange épistolaire 2.0, à savoir celle qu’Octave Milton a choisi pour son propre projet d’écriture ! Une véritable mise en abyme qui donne lieu à une réflexion sur la création artistique à la fois très sarcastique et troublante !

Le choix d’écriture épistolaire permet en effet de se rendre compte que Milton s’approprie sans aucun scrupule les idées des autres dans ses propres textes ! Pour donner de la matière au roman de Milton, notre couple d’auteur/éditeur ne va d’ailleurs pas tarder à reprendre en grande partie le journal intime d’une adolescente de manière non moins éhontée… Ce qui ne sera pas sans conséquence !

Le roman croque également avec humour d’autres artistes plus ou moins excentriques. Il y a fort à parier que Lise Charles s’est inspiré de personnes authentiques : l’exemple le plus clair et troublant est celui de la mort de l’éditeur d’Octave Paul-Otchakovsky Laurens, survenue à la suite d’un accident de voiture ; or ce Paul-Otchakovsky Laurens n’est autre que le véritable fondateur et éditeur de P.O.L, qui a édité le roman de Lise Charles !!

La Demoiselle à cœur ouvert est donc une réflexion pleine d’humour et d’ironie sur l’art, le pouvoir de la littérature, les milieux critiques universitaires et littéraires… Vers sa fin le roman adopte cependant un registre plus inquiétant, quand il montre que le mélange de réel et de fiction peut s’avérer dangereux… précisément quand le premier rattrape l’autre !

Jean-Loup Médiathèque André-Cancelier