Résumé

Un témoignage exceptionnel ! L’auteur revient dans ce livre sur deux séjours passés en Chine : l’un en tant que contrôleur stagiaire dans des usines locales en 1996, l’autre en tant qu’attaché culturel… à Wuhan, fin 2019 ! 

Notre avis

On retrouve ici l’humour, l’ironie, le sens de l’observation et la concision de Chroniques d’une station-service, le premier roman d’Alexandre Labruffe sorti en août 2019 !

Le tableau livré de la Chine est particulièrement inquiétant : pour se développer, la république populaire adopte le libéralisme dans ce qu’il a de pire : main d’œuvre surexploitée et entassée, surconsommation et… pollution : « La pollution favorise la dispersion du virus », note l’auteur, « ce virus, c’est la mondialisation qui se mord la queue ». Alexandre Labruffe, sinophile, se désole également d’une volonté d’uniformisation qui entraîne une perte des repères pour ne pas dire un véritable vide existentiel, à l’image de ce musée visité qui n’abrite aucune œuvre d’art : « Rien qu’un espace désert sous cloche. […] En Chine, tout devient fantôme. Même l’art. » !

« Ce virus nous fait entrer de plain-pied dans le XXIème siècle, qui sera le siècle de la science-fiction » déclare Labruffe. L’ironie tragique ici, c’est que la réalité dépasse la pire des dystopies que l’auteur n’osait imaginer ! Un récit percutant et un plaidoyer pour la singularité et la résistance à toute forme d’aliénation, qu’elle soit politique ou économique !

Jean-Loup Médiathèque André-Cancelier