Thérapie de groupe 1. L’étoile qui danse / Manu Larcenet - bande dessinée (janvier 2020)

Résumé
Après une grande période de succès, Jean-Eudes de Cageot-Goujon, plus connu sous le pseudonyme de Manu Larcenet, est en pleine crise d’inspiration : il n’arrive plus à trouver d’idée de génie. Un journaliste lui cite alors la phrase de Nietzsche : « Il faut avoir du chaos en soi pour enfanter une étoile qui danse » ; Manu Larcenet pense avoir trouvé la solution car le chaos, selon ses propres termes, ce n’est pas ce qui manque chez lui. Mais il en a peut-être un peu trop…


Notre avis
L’étoile qui danse dresse le portrait à la fois réjouissant et glaçant d’un artiste torturé en proie aux affres de la création. Dépressif notoire, l’autodérision dont fait preuve ainsi Manu Larcenet est d’autant plus remarquable ! L’auteur croque également avec une ironie non moins savoureuse la vie d’artiste menée de front avec celle de père de famille : on se rend bien vite compte que seule sa femme arrive à cumuler efficacement les deux ! Enfin, Thérapie de groupe est l’occasion pour l’auteur de repenser le thème de l’inspiration à travers les âges. De l’époque des hommes des cavernes jusqu’à aujourd’hui, Manu Larcenet nous expose l’évolution de la création artistique avec une virtuosité graphique, un humour et une poésie surréaliste dont lui seul a le secret : la séance de coaching artistique offerte par Cézanne en personne à l’auteur ne manque par exemple pas de punch !

L’étoile qui danse ravira les fans et on ne saurait trop le conseiller à ceux qui ne connaîtraient pas encore très bien Manu Larcenet : ce premier épisode de Thérapie de groupe constitue en effet un subtil mélange entre l’humour parodique des Aventures de Bill Baroud, l’humour plus noir du Combat ordinaire, et l’introspection particulièrement sombre du roman graphique Blast. De plus, le passage à la tablette graphique pour ce nouvel opus permet à l’auteur de nouvelles audaces, tant du point de vue du trait que de ceux de la mise en page, des couleurs ou encore de la typographie : les pages sont tout simplement époustouflantes et témoignent on ne peut mieux du génie de Manu Larcenet ! On attend la suite avec impatience !

Jean-Loup Médiathèque André-Cancelier