Le vol de la Joconde / Dan Franck - roman (février 2019)

Résumé
Paris, 1911, un matin d’été, nouvelle sensationnelle : on a volé au Louvre le fameux portrait de la Joconde !

Un certain Géry Pieret, fanfaron spécialisé dans ce genre de larcins, déclare être le coupable. Guillaume Apollinaire appelle alors son ami Pablo Picasso : Géry Pieret a en effet déjà volé au Louvre des statuettes ibériques qu’il a vendues ensuite au fameux peintre alors inconnu ! L’inquiétude monte chez les deux artistes. Ils ont en effet peur d’être arrêtés pour complicité et expulsés : ni l’un ni l’autre ne sont Français ! Guillaume Apollinaire et Pablo Picasso décident donc de se débarrasser des statuettes : c’est une véritable cavale dans Paris qui commence…


Notre avis
Le vol de la Joconde est un récit réjouissant qui, en prenant quelques libertés avec la chronologie, met en scène Pablo Picasso et Guillaume Apollinaire dans le Paris du début 20ème !

Le récit propose des dialogues très vifs et pleins d’humour, mettant généralement en scène les deux artistes débattant de leurs mérites respectifs ! Leur cavale dans Paris donne lieu à des rencontres prestigieuses : une visite chez le douanier Rousseau, qu’ils découvrent en plein processus créatif (naïf jusqu’à se cacher du tigre qu’il peint !), une autre tout aussi rocambolesque chez Alfred Jarry ou Henri Matisse ; Max Jacob et Gertrude Stein croiseront également leur chemin (ou plutôt leur débandade)… Il y aura également un passage obligé au Lapin Agile, le cabaret préféré des artistes sur la butte Montmartre, au cours duquel le lecteur pourra percer le mystère de la création du fameux tableau Et le soleil s’endormit sur l’Adriatique, d’un certain Joachim-Raphaël Boronali, maître de l’« excessivisme »...

Au cours de cette hilarante cavale, Dan Franck n’oublie cependant pas de rappeler la situation précaire de plusieurs artistes (contrairement à Apollinaire, le mode de vie de Picasso alors inconnu était par exemple plutôt misérable) ; il est également rappelé le destin tragique de certains (tel Max Jacob et bien sûr Guillaume Apollinaire). Le vol de la Joconde demeure néanmoins un éloge on ne peut plus divertissant de la force libératrice des grands artistes !

Jean-Loup Médiathèque André-Cancelier